Défi couture spécial confinement #3 : les sacoches vélo de Thibault

Thibault nous raconte ce qui l'a longuement occupé le temps du confinement : la mise au point et la couture de nouvelles sacoches pour son vélo de voyage. Où comment il se projette dans l'après "crise du Covid19" en pensant à ses futurs voyages.

Après l’article de Louise, il est temps que j’avoue pourquoi j’accapare la machine de mes rêves (la Elna 720 pro) depuis le début du confinement. Je me suis moi aussi expatrié avec Louise chez ses parents, que je connais bien puisque j’ai également travaillé à La Maison de la couture !

C’est vrai qu’ici, c’est un peu le paradis de la machine à coudre : une surjeteuse, deux "familiales" haut de gamme, une industrielle, et la vue des montagnes à travers la fenêtre. Alors après le travail (je termine mon année d’études à distance), la couture a occupé une bonne partie de mon temps ici.

 

Remonter un nouveau vélo et perfectionner mes sacoches

Cécile m’avait lancé un défi couture. Eh oui j’aurais dû écrire cet article à propos du patron de chino « Les beaux gosses » mais j’ai oublié de prendre des photos pendant la confection (oups). Heureusement, c’est le talentueux Pierre qui s’en charge puisqu’il a lui aussi réalisé ce pantalon ! (ouf).

Quant à moi, j’ai profité de cette période pour relancer un projet mis en sourdine : changer mon vélo de voyage pour en monter un nouveau entièrement. J’avais réalisé un ensemble de sacoches pour le précédent, mais les couleurs n’allaient pas du tout avec le nouveau cadre, déjà haut en couleurs. Qu’à cela ne tienne, il n’en fallait pas plus pour me relancer dans la confection de sacoches !

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Première étape : dessiner le patron

Pour commencer, je me suis lancé dans la confection de la sacoche que j’aime le plus réaliser, la sacoche de selle. La première partie de conception est très plaisante : j’égrène les pages Instagram et sites des petites marques artisanales de sacoches de vélos un peu partout dans le monde. C’est là que je choisis la forme générale et la taille que je veux me coudre. Je regarde aussi les solutions techniques pour le système d’accroche, je m’inspire beaucoup de tout ce qui se fait dans le domaine. Tout ça me permet de dessiner les premiers plans et de lancer la réalisation d’une première toile !

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On a aussi beaucoup échangé avec Nathan sur nos réalisations respectives, mais je crois qu’il vous en dira plus dans un prochain article.

Deuxième étape : choisir les matériaux, repérer les erreurs, ajuster les mesures

Concernant le reste des fournitures, les choix sont limités pour parvenir à commander l’ensemble du matériel nécessaire au même endroit ; le plus simple est de passer par internet, certains sites (notamment en Allemagne et au Royaume-Uni) proposent des tissus techniques, sangles et composants : cordura, nylon ripstop, boucles d’attaches rapides, boucles métal…

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Une fois les matériaux choisis, la toile me sert à voir si la forme générale me plaît. Cette fois-ci, il m’a fallu un deuxième essai pour parvenir à ce que je voulais. Je vérifie ensuite que le prototype est parfaitement fonctionnel : positionnement des sangles, des boucles, des poches latérales, longueur du roll top (la partie haute du sac qu'on enroule sur elle-même) et du flap (le rabat). Tout doit tomber parfaitement. L’avantage d’avoir déjà réalisé une première sacoche de selle pour mon ancien vélo, c’est que je savais exactement ce que je voulais pour celle-ci, et je connaissais les petits détails techniques à améliorer : notamment renforcer la rigidité de la sacoche et réduire sa taille pour qu’elle puisse être aussi installée sur le guidon du vélo.  

J’ai donc entièrement thermocollé la sacoche (pièce principale, côtés et poches) avec du décovil de vlieseline, le thermocollant le plus épais, et je dois dire que le résultat est impeccable ! Même à vide, la sacoche a une tenue impeccable.

Pour être sûr que le fond de la sacoche ne se détende pas, en plus des deux épaisseurs de cordura, j’ai placé une barre d’aluminium sur toute la largeur de la sacoche. Une seconde barre d’aluminium est installée à l’endroit où les sangles sortent de la sacoche pour s’accrocher sur la selle, lui permettant d'être bien maintenue. 

Troisième étape : travail à plat et assemblage 

Vient ensuite le moment de l’assemblage. J’aime beaucoup ce moment : on installe d’abord à plat toutes les sangles, boucles, pièces de tissu renfort, barres d’aluminium, poches, on prépare le passage des sangles d’attache en réalisant des boutonnières. Bref, c’est là que la sacoche commence à se dessiner mais toujours à plat !

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Niveau matériel, j’étais plus que bien équipé : la Elna 720 pro pour les parties délicates pour lesquelles j’avais besoin de travailler lentement et de piquer en zig-zag, et une machine industrielle pour le reste de l’assemblage avec du fil épais. C’est le combo parfait : la Elna me permet de piquer toutes les sangles en points zig-zags, même sur plusieurs épaisseurs, (le pied double entraînement est impressionnant) et l’industrielle permet un assemblage solide.

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Une fois toutes ces étapes réalisées, on assemble les côtés à l’empiècement principal avant la pose de la doublure (veillez bien à utiliser des pinces pour l’assemblage, impossible de piquer des épingles dans ces matériaux)

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Puis on retourne la sacoche, et c’est terminé !

Ne reste plus que la suite des sacoches à faire, à voir au prochain épisode… 

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