Nos clientes ont du talent #3 : Sophie "La couture, c'est mon bol d'air, mon espace de créativité"

Cela fait seulement six ans qu'elle a appris à coudre. Mais depuis, Sophie ne s'arrête plus et trouve dans la couture une échappatoire créative à un quotidien très structuré. Rencontre.

Bonjour Sophie, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je m'appelle Sophie, j'habite à Grenoble, j'ai trois enfants, je suis professeur dans l'enseignement supérieur et j'ai 44 ans.

Depuis combien de temps cousez-vous ?

J'ai appris à coudre il y a six ans. Je tricotais depuis très longtemps avec des périodes plus ou moins intenses et je voyais de temps en temps ma maman sortir sa machine pour coudre des rideaux ou des jupes assez simples. Ça me semblait très compliqué et assez rébarbatif, elle surfilait tout à la main,  je pensais que c'était beaucoup plus long que le tricot et que ce n'était pas pour moi.

Et finalement, l'envie d'apprendre à coudre a été plus forte ?

C'était toujours resté dans ma tête, j'avais pris un flyer dans un magasin et la vendeuse m'avait dit que le cours était super. Et puis un jour, dans notre nouvelle maison, je retombe sur ce flyer. J'avais envie de voir ce que c'était et j'appelle. La professeure de couture me répond qu'elle était en train de donner un cours et que je pouvais passer pour voir. Je ne le savais pas mais il s'est avéré que nos jardins étaient mitoyens. Et d'ailleurs, comme nous sommes devenues amies, on s'est même mis un portillon commun pour passer de l'une chez l'autre. Ce qui m'a plu c'est qu'elle m'a montré qu'on pouvait coudre autrement, sans surfiler forcément, et ça a été un gros déclic.

J'ai donc appris avec l'aide de Corinne Pellegrini, qui était styliste et qui donne des cours de couture. Sa marque s'appelait Mandalo.

Couture robe été femme

Quelles difficultés avez-vous rencontrées ?

Au début, peut-être de comprendre le réglage des machines et le patronage. Je n'ai pas appris avec des patrons. Corinne nous faisait refaire le patron d'un vêtement qui nous plaisait. De prime abord je trouvais que c'était un peu compliqué mais c'était très formateur. Je me suis rapidement dirigée vers le jersey, pour les enfants c'est ce qu'il y a de mieux. Et donc, je me suis assez vite tournée vers une surjeteuse. Le premier vêtement que j'ai fait à la surjeteuse c'était un cadeau pour ma maman, un tee-shirt à col bénitier, qu'elle a adoré. Ça c'était en décembre et en janvier suivant je suis allée à Créativa sur le stand de la maison de la couture pour acheter une surjeteuse. J'avais déjà la machine à coudre de ma maman et j'ai donc acheté une première surjeteuse.

Comment avez-vous surmontées ces premières difficultés en couture ?

Comme tout apprentissage, en pratiquant. J'en ai fait beaucoup, j'avais un cours toutes les semaines mais entre deux cours je faisais énormément par moi même, je revenais au cours suivant avec des questions. Du coup le cours était vraiment très profitable. Ça me permettait pendant la semaine de réfléchir et de me débloquer toute seule. Ma prof se demandait quand je dormais. En tant qu'enseignant chercheur, j'ai besoin de comprendre. Mon métier c'est de faire de la recherche. De mes échecs  j'arrive à comprendre comment réussir. En pratiquant.

Comment êtes-vous équipée en termes de machines à coudre ?

Après ma première surjeteuse j'ai choisi d'acheter une machine combinée, surjeteuse-recouvreuse. Je n'étais pas contente de mes finitions à la machine à coudre avec une aiguille double. J'ai la chance d'avoir un endroit où mes machines sont toujours sorties. Ça me permet de coudre par intermittence dès que j'ai cinq minutes. Maintenant j'ai donc une surjeteuse-recouvreuse, une babylock évolution qui me permet de ne pas avoir trop de machines dans le même coin. J'ai revendu ma première surjeteuse en occasion chez Cécile. J'ai une machine Pfaff, un modèle assez ancien la 20-28, acheté d'occasion mais je commence à la trouver un petit peu juste en termes de capacité.

Atelier couture Kiloulette

Est-ce que vous avez aussi une machine à broder ?

Non, ça ne fait pas encore partie de mes lubies. Mais parfois je me dis que je pourrais essayer.

Quel est l'accessoire dont vous ne sauriez plus vous passer ?

Je pense que ce sont les petites pinces Clover, ça déforme moins le tissu que les épingles, ça m'évite d'être étourdie car je ne peux pas oublier qu'elles sont là au moment où je couds. Je m'en sers aussi pour couper mes patrons avec, je mets mes pinces sur le pli, ça ne déforme pas.

Pinces Clover pour coupe tissu Maison de la couture Grenoble

Qu'est-ce que la couture vous apporte ?

De la satisfaction, de la fierté, de la créativité, de la rêverie. J'ai un métier très carré, je suis maman de trois enfants je dois être très carrée. Je suis très rationnelle, très structurée. La couture me sort de mon cadre. Il y a une partie de structure c'est certain, mais je rêve d'un modèle, je l'imagine avec certains tissus et si tout s'est bien passé j'ai ce que je veux à la fin. C'est unique, je sais comment c'est fait, je suis attentive à la provenance des tissus. La couture c'est mon bol d'air, mon espace de créativité.

C'est plus une démarche loisir ou écologique ?

C'est un peu tout, mélangé. C'est aussi que dans les magasins de prêt-à-porter la qualité n'est pas là, même quand on met cher dans une pièce on s'aperçoit que la couture tourne au bout de trois lavages. C'est un loisir mais j'ai envie de savoir d'où le vêtement vient et qu'il soit unique. Qu'il me plaise à moi, qu'il m'aille complètement parce que j'aurai fait les modifications qui vont bien. Je m'habille tous les jours avec des vêtements cousus par moi. A part un ou deux jeans.

Qu'est-ce que vous souhaitez apprendre dans les prochains mois ?

J'avais vu une publication sur le site de Cécile pour apprendre à coudre sa lingerie, le livre de Charlotte Jaubert. Et tout de suite je lui ai demandé de me mettre un exemplaire du livre de côté. Je crois que c'est mon prochain défi. En lingerie ce qui va me manquer au début c'est le matériel plus spécifique.

Il y a quelques temps vous vous êtes lancée dans les vidéos que vous partagez sur Youtube. Pour quelle raison ?

L'envie, le besoin de partager et de rendre à cette communauté couture et tricot ce qu'elle m'apporte. C'est vraiment du partage quand je pose une question quand je suis coincée sur un patron ou un modèle, j'ai toujours une réponse bienveillante. Je n'ai jamais eu de mauvais commentaires sur mes vidéos, je ne reçois que des choses très constructives. Je me dis que, modestement, je peux rendre un peu de ce que cette communauté m'a donné. Je n'alimentais plus suffisamment mon blog, j'écris beaucoup pour mon travail alors je crois que la vidéo me sort plus de mon cadre. Et je partage aussi sur mon compte Instagram

Est-ce que les échanges vous nourrissent ? Vous donnent-ils envie de relever des défis ?

Ces échanges me nourrissent et de temps en temps ils sont une abominable source de perdition quand je vois certains tissus ou certains patrons. Mais sur les quelques achats compulsifs qui sont de mon fait, il y a beaucoup de positif, des compliments, et ça fait du bien dans un environnement qui n'est pas facile partout. Alors tant que ça fait du bien je continue.

Est-ce que vous cousez seule ou en groupe d'amies passionnées ?

J'ai des amies que j'ai rencontrées grâce à la couture ou au tricot, mais je couds plutôt seule, même si je vois, en dehors, les gens que j'ai rencontrés en cours de couture.

Votre tissu coup de cœur du moment ?

Ce sont les jerseys magiques, photosensibles. J'ai envie d'acheter ça pour faire des vêtements pour ma fille. Et j'ai acheté pour ma fille un jersey licorne chez Cécile, très agréable à coudre dans lequel j'ai pu coudre une robe et un ensemble short et tee-shirt.

Tissu Jersey Licorne La Maison de la Couture Grenoble

Votre modèle coup de cœur du moment ?

Ça sera la chemise "Vitamine" d'Ivanne Soufflet. En terme de patronage et de finitions tous ses modèles sont un bonheur. Il y a un an en arrière mon graal c'était la chemise et depuis j'en ai fait plein. Quand j'ai vu que le dernier patron d'Ivanne était une chemise, j'ai craqué tout de suite. Je vais la coudre dans une jolie viscose.

Et vous, chères lectrices, chers lecteurs, quelles sont vos modèles de patrons préférés en ce moment ? Racontez-nous dans les commentaires...